Un Homme avec une grande moustache
Un Homme avec une
grande moustache
Lorsque mon père m’a giflé
Qu’il découvrit que
son fils, le « brillant »,
Pariait derrière le mur de l’école et savourait la
cigarette avec une avidité masculine.
Lorsque mon père m’a giflé,
Rien
que, parce qu’il n’a pas trouvé
Son paquet de cigarettes et ses pièces
cerclées.
Il jongle de sa langue contre ses dents,
Le sable plein la
gorge, cet enfant que son père a convenablement cogné,
Rien que, parce
qu’il a observé le coucher du soleil… !!
Douloureux coucher de soleil !!
Et dur…
Cet enfant…a vécu Tel un étranger sans raison,
En rêvant de
tuer son père… !
Depuis un quart de siècle il attend sa mort,
Pour que
ses fantômes Hantent d’autres déserts,
Pour que dans sa chambre,
Sa
respiration redevienne régulière,
L’enfant a atteint la trentaine,
Avec
une côte décalée et un Coeur brisé
Ses bras tombent à Chaque fois qu’il se
remémore les gifles.
Il ne réagit jamais lorsqu’on lui tapote l’épaule... !
Il bride son enfant bien contre le cœur
Il embrasse son enfant,
Et
embrasse aussi celui qui pleure tout au fond de
lui,
En regardant avec
angoisse la photo De l’Homme avec la grande moustache
Accrochée au
mur…
Texte écrit par :
Rochdi Bourne ©
Traduit par : Laila Nassimi
©
Critique Littéraire
par Claude Chatron-Colliet
Cher
Rushdie,
Ce texte est
particulièrement émouvant, il nous rappelle un vécu douloureux et encore présent
de la « Gifle ».
La correction
physique de ce père homme, à la fois présent et absent, mort et vivant toujours
présent dans la blessure se révèle dans le coup porté,
La cicatrice
mémorielle dans « la côte décalée et le cœur
brisé ».
Obéissance et
autorité balancent et fouillent une douleur sans fin dans le creuset intime de
l’enfant devenu homme et père.
On peut observer la
rythmique de la langue dans la récurrence des thématiques et des chants lexicaux
de la douleur à la fois physique et morale.
Le père perd son
autorité originelle, parce qu’il est incapable d’Amour.
Et le fils nourrit
son enfant de ce qu’il a manqué.
Désir et
Manque,
Noir et
Blanc
Ombre et Lumières,
Ce poème tout entier
est un chant d’espérance, une renaissance.
Claudia
مثلما صفعني ابي
حين ضبط ابنه النجيب
يلعب القمار خلف سور المدرسة
ويدخن السجائر بنشوة رجولية
مثلما صفعني ابي
فقط لانه افتقد علبة سجائره
وخمسة ريالات صفراء
......
يعبث بلسانه في أسنانه
التصق الرمل في بلعومة
ذاك الصبي الذي ابرحه والده ضربا
فقط لمجرد انه راقب مغيب الشمس
كان مغيب الشمس مؤلما
وقاسي
........
هل عاش غريبا بلا مبرر
ذاك الصبي وهو يحلم بقتل والده
منذ ربع قرن وهو ينتظر موته
لتأوي أشباحه إلي خرابة أخري
وينتظم التنفس في الغرفة
........
الصبي الذي بلغ الثلاثين
بضلع معوج وقلب مكسور
تسقط يده كلما تذكر الصفعات
ولا يستجيب أبدا لهزة في الكتف
احتضن ولده الصغير
وضمه الى قلبه
قبله وقبل الطفل الذي يبكي في داخله
وهو ينظر بخوف الى صورة
رجل بشارب كثيف معلقة على الجدار
رشدي الغدير
roshdi_r@hotmail.com
شكرا للاديبة ليلى ناسيمي على ترجمتها الى الفرنسية
النص نشر في صحيفة ((لا تريبيون) ) الفرنسية يوم الجمعة /5 أغسطس